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UNE VIE BIEN REMPLIE
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J'ai passé mon enfance, en Charente, dans une ferme, issue d’une famille de six enfants, je suis la dernière. Je ne suis pas allée longtemps à l’école car maman est morte lorsque j’avais neuf ans. À onze ans, je découvrais le monde du travail. Je quittai donc ma famille pour devenir servante chez des bourgeois à Angoulême, des gens charmants qui ont été très gentils à mon égard.

Au début, j’apprenais à faire la cuisine, puis par la suite j’ai élevé leur petite fille Jeannette, la petite dernière, que j’aimais beaucoup. J’ai de très bons souvenirs de ma patronne qui était très douce. Son mari était officier de réserve dans l’armée. Ils ont eu trois enfants : deux filles et un garçon. J’ai eu la chance de profiter de leurs voyages, quand ils partaient en vacances, ils m’emmenaient. Je me rappelle d’un mois passé à Royan. À cette époque, c’était un privilège de partir en vacances.

Août 1914, c’est la déclaration de la guerre. Le fils se retrouve prisonnier en Allemagne ; tous les jours ma patronne lui envoyait un gros pain de 10 kg pour le nourrir. Cela a été une bien triste période.

En 1917, je me suis mariée. On avait une ferme qu’on avait louée. On cultivait, on élevait du bétail (brebis, cochons, vaches, un cheval et un mulet). On payait un fermage à la propriétaire. On a construit notre petite maison avec mes économies. On a acheté le terrain à la propriétaire de la ferme. On était heureux ! On faisait de notre mieux pour réussir. Par la suite, mon mari est rentré à la fonderie d’Angoulême. J’avais une fille, j’ai ma petite-fille qui est professeur à Châteauroux. Je suis heureuse avec ma famille car elle m’aime beaucoup et c’est réciproque.


Catherine TRICARD (99 ans)


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