Plein écran Ecran réduit Sommaire


LES INONDATIONS DE 1910
___



Je n’étais pas vieille à l’époque de ces inondations, mais je me rappelle très bien que la route de l’école avait été coupée et que Monsieur Dumonteil, un voisin, avait décidé d’aller récupérer les écoliers avec sa voiture à cheval. À mi-chemin, l’eau avait envahi la route sur un kilomètre, et il y avait tellement de courant que sa voiture s’est mise en travers du chemin. Les gens avaient très peur, ils criaient... si bien que son cheval s’affola et la voiture fut transportée par le courant. Je me souviens qu’à Châteauroux papa nous portait, ma sœur et moi au-dessus de l’eau parce qu’il y avait eu une inondation dans la cour du moulin de Salles. Mon père, travaillant de nuit au moulin, cogna à ma fenêtre pour me prévenir que l’eau était rendue à la maison. La peur nous a pris, alors nous sommes montés au moulin avec des voisins où nous avons achevé notre nuit sur des sacs. Je me souviens du bruit émis par le grondement de l’eau qui nous terrifiait. Au petit matin, lorsque l’eau s’était retirée, nous allâmes dans la rue de l’Indre où nous pûmes assister au spectacle des lits de plumes flottant dans les habitations. Tous nos lapins avaient été noyés, les jardins inondés... tout était perdu !


Yvonne ALAPETITE (92 ans)


Plein écran Ecran réduit Sommaire