HÔTEL DE VILLE
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À cette époque, dans les années
1927-1928, il y avait un fourgon appelé omnibus, une voiture assez
compacte à quatre roues, tirée par un cheval avec un siège
extérieur de conducteur. On y montait à l’arrière.
Il ouvrait par deux portes et un marchepied par lequel on accédait,
deux banquettes latérales servaient de sièges. Il avait un
peu la couleur som-bre des wagons de chemins de fer de l’époque.
Le conducteur, un solide gaillard, n’avait pas peur pour monter les
malles et les valises des voyageurs sur la galerie par une échelle
fixée sur la voiture. Il allait le jour à l’arrivée
des trains et sans en avoir la certitude, j’ai pensé plus tard
que c’était peut-être un véhicule officiel pour
avoir le titre “Hôtel de Ville” en apposition sur le devant frontal. Il permettait
aux voyageurs des trains venant de Paris ou d'ailleurs, pour les relations
administratives et commerciales avec la ville, de se déplacer. À
cette époque, il y a eu aussi les fiacres dénommés “sapins” qui servaient pour
les déplacements dans la ville ou en dehors. Ils étaient
alignés le long de la place qui s’appelle Place de la République
et dans la cour de la gare. Ils servaient de moyen de locomotion pour faire
les courses en ville, les mariages, les rassemblements familiaux, voire
pour le docteur. Il arrivait parfois que des titis couraient derrière
un fiacre pendant que le conducteur réveillait le cheval en
stationnement avec la mèche de son fouet. Ce fut un temps révolu
avec l’apparition des voitures que l’on appela Taxis. Devenus
les rois de la circulation, parqués aussi cour de la gare qui était
un peu le départ de toutes les directions, avant la suppression du
tramway, de la création de la gare routière et de la
passerelle destinée à desservir la partie de ville opposée
à la gare.
Ernest CHARONNAT (82 ans)