LETTRES À...
___
Bonjour Nadège,
Jeudi 23 septembre, les pensionnaires des Grands-Chênes étaient
réunis pour connaître nos futurs correspondants. Le hasard t’a
désignée, Nadège, pour être ma correspondante.
Tu seras peut-être déçue d’avoir un
correspondant, une mémé t’aurait été plus
agréable ?
Je suis content que tu as eu la bonne idée de
joindre cette jolie photo où toi et ton frère êtes
sympa. Je présume que cette photo est un beau souvenir de vacances.
Par ton petit mot, je connais déjà quelques détails de
toi.
Nadège, je t’adresse ce petit courrier,
pour le début de notre correspondance.
Un gros bisou amical d’un vieux bonhomme de 80 ans.
Nadège, à mon tour de te faire connaître
mon nom et mon adresse :
Jean FAURE
Maison de retraite George Sand
Rue du 3èmeRAC
36000 Châteauroux
__
Cher Jean,
Je suis très émue par la lettre que tu m’as
envoyée. Bientôt, je vais venir te voir aux Grands-Chênes. Dans ta lettre, tu
me dis que je préférerais peut-être une mémé
à toi : c’est faux ! Je ne te pensais pas comme ça sur
la photo. Je voudrais que tu me donnes ton numéro de chambre. Écris-moi
le plus vite possible, pour me donner de tes nouvelles. Je suis contente
que tu m’aies envoyé deux photos avec Laëtitia et Céline.
Un jour, tu viendras chez moi pendant un jour. Je te quitte avec de gros,
gros bisous !
A bientôt.
Nadège (10 ans)
__
Châteauroux, le 5 du joli mois de mai
Bonjour Petite Nadège,
Le 28 avril, rentrant dans mon appartement, je trouve
un courrier, une gentille fée bien dévouée était
passée, Patricia sans doute ? Content d’avoir à te
lire, car la correspondance devient rare. Cette dernière, je l’ai
eue le 28 avril, à la lecture de ta lettre j’apprends que M.
Martin a passé la cassette, vous avez eu le plaisir de revoir vos
vacances à la neige. Tu me parles des grandes vacances, hé hé
! elles sont loin ? Nadège j’ai l’impression que
tu regrettes le départ de Mademoiselle Isabelle, elle était
certainement gentille, mais M. Martin devait reprendre son poste, il est
bien sympa, vous l’aimez bien.
Tous les jeudis, vous avez atelier, un terme à
la mode ! À George Sand, il y a aussi atelier, moi de temps en temps je fais du moulage. Tu n’es pas satisfaite de la
couture, tu ne pouvais pas choisir, plâtre,
poupées auraient peut-être été plus plaisants,
pourras-tu changer ?
Je suis content pour tes parents et leurs voisins qu’ils
profitent d’une agréable soirée, par contre je plains
ton oncle qui a la responsabilité de cinq petits garnements qui ont
l’intention comme tu me l’avoues de l’embêter,
coquine, Nadège, ce n’est pas gentil !
Dans un courrier que je t’ai adressé le 9
mars j’ai glissé un dessin que j’ai fait. Dans un futur
courrier, je serais content que tu me dises le reconnaître.
Dans ton prochain courrier parle-moi de ta santé,
transmets le bonjour à tes parents et à ton petit frère,
Mille gros gros bisous.
Jean Faure (80 ans)
__
Cher Jean,
Comment ça va ? Je voulais t’écrire,
mais à l’école chacun fait une lettre. Bientôt ma
classe et moi partirons à Villard-de-Lans, c’est dans le
Vercors. Le maître nous a parlé qu’un correspondant a été
résistant pendant la guerre, dis-moi si c’est toi. Où
vas-tu à Noël ? Si tu ne fais rien, tu m’écris ou
tu me téléphones pour me le dire. Avant de partir, je
viendrai te voir. Ta lettre avec le petit chat est adorable, je l’ai
même accrochée, et même le petit clown en peinture.
Dis-moi exactement où tu es quand tu n’es pas aux Grands-Chênes
?
À chaque fois que tu m’envoies une
lettre, elle arrive vite mais la dernière, j’ai vraiment eu
peur mais la lettre est arrivée et j’étais très
contente. Pourras-tu me donner ton numéro de téléphone
? J’espère que tu pourras me téléphoner le plus
rapidement possible car je m’ennuie un peu de toi.
Dans le journal de bord, je parle énormément
de toi. Vendredi 10 décembre nous avons vu des peintures sur
Riopelle ; elles étaient belles mais ton clown était vraiment
plus beau et je crois que si je voyais tes peintures elles seraient
vraiment magnifiques. Si tu veux, peux-tu me peindre une peinture ? Celle
que tu veux ! La dame avec laquelle on parlait est très gentille, tu
lui diras de ma part, n’oublie surtout pas. Bon, je vais te quitter
avec mieux qu’un bisou, je te fais des milliards et des milliards de
bisous.
Nadège qui pense beaucoup à toi.
__
PPetite Nadège,
En lisant la belle poésie de Louis Aragon, ma mémoire
me rappelle un très beau poème d’Eugène Bizot,
le voici :
Le culte de la Paix
Reste mon idéal
Et j’aurai sous les yeux
Jusqu’au bord de la tombe
Un rameau d’olivier dans un bec de colombe.
Un homme qui voua sa vie au service de la Paix,
Nadège c’est beau !
Jean FAURE (80 ans)
__
Chère Noémie,
Je viens de lire ta dernière lettre pour la
seconde fois, car ta façon d’écrire est pleine de
sentiments et de poésie, cela me plaît beaucoup.
Je sais bien que si tu ne viens pas me voir en ce
moment, c’est que tu as des empêchements que tu ne peux pas éviter.
Mais j’attends, et je t’assure que pour
moi, ce sera un jour de joie qui me rajeunira. Quand je vois entrer dans ma
chambre la jeunesse, et le sourire en même temps, je suis encore plus
heureux que d’habitude.
Je pense beaucoup à toi et je t’embrasse
de tout coeur.
A bientôt, j’espère, avec mon amitié
pour ta famille.
Robert QUENTIN (85 ans)
__
Ce que j’essaierai
de garder en mémoire, c’est ma correspondance avec Robert. Il
est né le 24 juillet 1901. Il a travaillé 40 ans et après
il s’est mis à la peinture. Il voyageait beaucoup et quand il
trouvait un beau coin, il le dessinait. Il ne faisait pas de peinture mais
du fusain ; maintenant il commence la peinture.
Ce qui était bien, c’est qu’on
faisait un J.D.B. (journal de bord), parce que dix ans après si on
veut savoir ce qu’on a fait, on prend le journal de bord et on le
regarde. Au début, je détestais les questions de lecture, l’orthographe
et le vocabulaire. Maintenant, j’adore ça parce qu’il
faut lire plusieurs fois notre lecture pour avoir de bonnes notes, écrire
plusieurs fois l’orthographe, chercher le vocabulaire et ensuite l’apprendre.
Ce que je veux garder toute ma vie, ce sont les réponses
de Robert.
Noémie (10 ans)