Plein écran Ecran réduit Sommaire

LAVER LE LINGE AUTREFOIS
___


Le linge blanc devait d’abord tremper plusieurs heures dans une grande cuvette et ensuite être mis dans une lessiveuse avec de la lessive où il allait bouillir une heure environ sur la cuisinière. La lessiveuse est un grand récipient avec à l’intérieur une sorte de tube en métal comportant en haut des trous pour laisser passer l’eau en ébullition, celle-ci arrosait le linge au fur et à mesure qu’il bouillait. Ensuite, il fallait enlever l’eau de la lessiveuse, mettre le récipient dans la brouette et aller au lavoir pour le rincer avec de l’eau de javel.
Le lavoir est une sorte de trou d’eau assez grand sans être profond : il est d’ailleurs arrivé que des enfants tombent dedans sans se faire de mal. L’eau du lavoir était toujours renouvelée, elle venait d’un ruisseau et recoulait de l’autre côté ; elle était toujours claire.
Autour, pour pouvoir mettre le linge, il y avait des grosses pierres sur lesquelles était posé le linge. Pièce par pièce, il était trempé dans l’eau et tapé sur cette pierre avec un battoir en bois. Devant, pour s’agenouiller, un cabasson en bois avec un peu de paille pour ne pas se faire mal aux genoux.
Pour le linge de couleur, c’était la même opération sauf qu’il ne bouillait pas dans la lessiveuse, il trempait seulement et, s’il était trop sale, il fallait alors le frotter avec une brosse.
Pour les femmes, c’était plus pratique d’aller au lavoir que de tirer l’eau du puits qui était de l’autre côté de la route, il aurait fallu beaucoup de seaux.
Le lavage du linge n’était pas toujours une partie de plaisir, mais régulièrement les femmes du village se retrou-vaient et en profitaient pour bavarder.


Suzanne ALIBERT (90 ans)


Plein écran Ecran réduit Sommaire