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Le travail à la campagne


VIGNERON
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Mon grand-père possédait une exploitation assez importante pour l’époque : cent trente-cinq hectares de terres labourables, céréalières, mais aussi de l’élevage de moutons, de vaches, de chevaux...et surtout, sept hectares de vigne. Le nord de l’Indre est un pays de vignobles : Lye, Faverolles et Villentrois près de Valençay. À cette époque, il n’existait que les vignes du château. Les plantages de vignes sont apparus assez tardivement, vers 1920. Les gens se sont mis à cultiver la vigne, avant ils craignaient que la terre ne convienne pas. La vigne, c’est beaucoup de travail. On commence par le déchaussage, c’est-à-dire qu’on passe la charrue entre les rangs, on pioche, on déchausse les ceps, puis on les laisse au repos. Aux mois de janvier et février, c’est la taille. Quand on en a aussi grand, on commence de bonne heure ! Puis, on plie les verges... Il faut dire que ce sont des vignes basses. On les attache avec du fil de fer et on les laisse jusqu’à ce qu’elles poussent. On les égrageonne, c’est-à-dire qu’on enlève les pousses qui viennent du pied pour laisser les maîtres brins. Après, on passe de nouveau la charrue... C’est du travail !... On met de l’engrais et quand la pousse est partie, on passe un premier sulfatage (sulfate de soufre). On laisse encore au repos, et si le temps est humide, on recommence ! Le sulfatage se fait parfois jusqu’à huit fois. Quand c’est bien poussé, on fait le relevage... Entre les pieds de vigne, il y a deux rangs de fil de fer qu’on appelle les releveuses. On les attache avec des petites agrafes de chaque côté et là, on la laisse à nouveau tranquille. La vigne monte en fleurs et si le temps n’est pas bon... On recommence à sulfater jusqu’à la fin juillet, début août. C’est un travail très prenant, il faut des mains consciencieuses pour ce travail méticuleux. Après les fleurs, les grappes se forment, on les laisse ainsi jusqu’à maturité, aux alentours du 1er septembre... tout dépend de la variété du raisin !


Madeleine GONNY (77 ans)


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