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LA GRANDE GUERRE
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Cet entretien que nous avons eu avec Marie-Jeanne PINON (86 ans) à propos de ses souvenirs de la seconde guerre mondiale nous conduit dans un univers surréaliste où la vie continue malgré
la mort omniprésente.
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J'avais trois ou quatre ans au début de la guerre de 1914/1918 si bien que j’ai peu de souvenirs de cette période de ma vie. Nous habitions à La Grande Borde, commune de Perassay (Indre). C’était à la campagne. Il y avait mon oncle Jean. Nous étions huit enfants et j’étais la quatrième. Je savais qu’il y avait la guerre, mais je ne savais pas ce que c’était. Je ne connaissais pas bien mon père et je me demandais souvent qui était cet homme en uniforme militaire.
Mes parents étaient cultivateurs. Pendant la guerre ma mère et ma grand-mère travaillaient la terre. Elles étaient aidées par Monsieur Paquet, un voisin qui devait être trop vieux pour partir au front. Monsieur Champagneux venait aussi les aider, lui par contre devait être inapte au service. À la ferme, nous ne voyions jamais les soldats... Il fallait descendre vers Sainte-Sévère et la Châtre (environ 1 km) pour apercevoir les militaires. Je me souviens que des étrangers passaient à la maison où ils étaient toujours bien accueillis.
Mon père est revenu de la guerre sans blessure. Il fit son service militaire à Azay-le-Rideau.
C’était bien une sale guerre qui fit beaucoup de mal. Mais à l’âge que j’avais, je ne me souciais pas de tout cela... j’étais trop petite !
Je fus scolarisée de sept à douze ans, et puis je suis allée garder les troupeaux de vaches.
En 1914/1918, la nourriture était maigre, peu de pain... Heureusement, chez nous, il y avait des poules, des poulets, des légumes. Je ne me souviens pas si des gens venaient nous quémander. Le retour de mon père a marqué la fin de cette guerre… Nous avons dansé la ronde !!!


Marie-Jeanne PINON (86 ans)


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