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FERNAND
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Je suis arrivé à Châteauroux à la fin de l’année 1936, début 1937. Quand mon père est parti à la guerre, j’avais dix ans et ma mère travaillait chez Balzan.

En 1942, nous avons vécu sous l’occupation des Allemands. Je travaillais un peu partout par intermittence tandis que mon frère était gardé par la voisine. Le samedi, je me levais à une heure du matin avant d’aller au travail. J’allais faire la queue sous les Halles de Châteauroux pour avoir du ravitaillement. À ce moment-là, il existait la “Carte Priorité” pour les personnes âgées, les femmes sans emploi... mais il y avait des personnes qui n’avaient pas le droit à ces cartes et qui se débrouillaient pour passer ! Alors, je me rappelle d’un samedi où ma mère était venue me remplacer à 6 h 45, quand son tour arriva, elle récolta seulement trois carottes, une salade, quatre pommes de terre et 150 g de pain.
Je me souviens qu’un soir, une voiture est passée avec le haut-parleur pour rassembler les gens de dix-huit à soixante ans sur la place de la République. À ce moment-là, je n’avais plus de travail et je suis donc parti dans le maquis.
À mon retour, fin 1944, les Allemands étaient toujours présents. Derrière chez nous, il y avait la caserne Bordessoule, nous entendions le bruit de leurs bottes tous les matins.

Nous avons beaucoup souffert pendant cette guerre.


Jean Fernand THIAUDE (70 ans)


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