LA LIGNE D'OCTROI
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Dans mes souvenirs d’adolescent où j’habite
le quartier Saint-Christophe depuis mon enfance, il y a une chose qui a eu
son temps, c’est l’octroi. Cela consistait à percevoir
des droits sur les marchandises qui étaient entrées dans la
ville de Châteauroux pour le ravitaillement ou autres commerces.
À cette époque de soixante-dix ans passés,
la ville était entourée de larges et profonds fossés
pour limiter l'entrée de celle-ci. À chaque entrée sur
les routes, il y avait un poste (une maison habitée que l’on
appelait l’Octroi). Je me rappelle des personnes qui occupaient ceux
de la route dite de Levroux et de Buzançais à l’époque.
Selon la situation des fossés, on les prénommait : fossés du Moulin neuf, de la cité, de l’École normale
et de la route de St Maur. Cela a bien changé à la suppression des octrois,
les fossés ont d’abord été comblés et
plantés de platanes pendant une assez longue période. Ceux-ci
ayant profité ont été arrachés et les routes
sont devenues des boulevards.
Sur la route de Saint-Maur, il y avait une grande
grille métallique à deux vantaux et qui était fermée
tous les soirs, ainsi qu’une barrière roulante sur la rue de
Villegongis qui coupait les boulevards pour aller au cimetière. Deux
passerelles de bois servaient d’accès pour la rue de la
Catiche et le chemin de Robinson qui est devenu le chemin de Salles, puis
la rue de Belle-Rive. Je dépeins la partie que j’ai connue,
mais les parties opposées de la ville étaient entourées
et devenues boulevards : Arago, de Bryas, de Cluis, de Saint-Denis. Le pont
Gédéon Duchâteau fut construit faisant suite au
boulevard du Moulin-Neuf donnant accès à l’avenue du même
nom que le pont. Ces boulevards qui n’étaient que des chemins
ferrés de chaque côté des fossés ont bien changé
l’aspect et la commodité de l’entrée de la ville.
Ernest CHARONNAT (82 ans)