TOILETTE DE DEUIL
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Dans les années 1930, lorsque la mort pénétrait
dans une famille, emportant avec elle un être cher, les membres de
celle-ci devaient porter le deuil pendant un an.
Il existait une tenue spéciale que l’on
devait revêtir pendant une année. Ces femmes étaient vêtues
de noir ; une longue robe noire, des bas noirs, des chaussures noires, des
gants noirs, un sac à main noir, un chapeau noir sur lequel était
cousu un crêpe noir qui gênait beaucoup notre vue puisqu’il
recouvrait notre visage. L’été augmentait le supplice
car nous avions des difficultés à respirer derrière ce
tissu si épais qui nous faisait transpirer. Nous supportions tout
cela en souvenir de notre cher disparu.
Les hommes avaient aussi leur costume de deuil. Il était
moins compliqué que celui des femmes : costume noir, chaussures
noires, chapeau noir, cravate noire. S’ils portaient un costume de
couleur, alors ils devaient coudre sur la manche gauche du veston un
brassard noir qu’ils portaient en signe de deuil. De bons amis
venaient avec la famille passer la nuit pour garder le corps du défunt.
Il y avait un métier qui a complètement
disparu maintenant les “inviteuses”. Ces femmes passaient dans toutes les maisons pour inviter
les habitants du quartier à l’enterrement.
Aujourd’hui on porte le deuil dans le coeur et
non dans la toilette. Heureusement que cette comédie d’habillement
a disparu... Que cet esclavage était idiot ! Vive le modernisme !
Simone LéVY-LORY (84 ans)